Publié le 13 Octobre 2012 dans La Revue

 Les participantes à la formation de démarrage d’une cuisine collective accompagnées de leurs instructrices, Josée Poirier Defoy et Diane Roberge.

Les participantes à la formation de démarrage d’une cuisine collective accompagnées de leurs instructrices, Josée Poirier Defoy et Diane Roberge. Photo: Meghann Dionne

Que ce soit parce qu’on habite dans le même immeuble ou parce qu’on travaille pour le même organisme, toutes les raisons sont bonnes pour cuisiner en groupe. Les 11 et 12 octobre derniers, le Regroupement des cuisines collectives du Québec (RCCQ) est venu à Gatineau pour outiller les intéressés à démarrer une cuisine collective.

Isabelle Jacob vit seule dans son condo. Au cours des dernières années, elle a réalisé que son immeuble comptait beaucoup de personnes seules. «J’écoutais l’une de mes voisines me dire qu’elle était tannée de cuisiner en grandes quantités et manger la même chose pendant une semaine», raconte Mme Jacob.

C’est à ce moment que lui est venue l’idée qu’elle pourrait cuisiner en groupe. «J’ai trouvé six intéressés dans mon bloc-appartements. Je suis venue chercher la formation ici pour ensuite l’appliquer dans mon entourage », poursuit-elle.

Ce que propose le RCCQ, c’est de planifier ce qu’on veut manger ensemble, de déterminer les allergies et les goûts de chacun et de faire une liste d’épicerie. Par la suite, il s’agit de faire l’inventaire des instruments de cuisine dont on a besoin et trouver un lieu où se regrouper.

« Ce qui est génial, c’est qu’on mange toute la journée, lance à la blague la coordonnatrice du programme de formation au RCCQ, Diane Roberge. À la fin de la journée, chacun repart avec des petits plats pour la semaine ».

L’organisme veut inculquer aux participants que cuisiner est beaucoup plus qu’une corvée. Quand on le fait en groupe, ça devient agréable.

«Évidemment, ça fait économiser de diviser le coût des provisions. En plus, ça permet de briser l’isolement puisqu’on socialise avec les autres. C’est si important de faire des choix alimentaires stratégiques. Durant la semaine, on est souvent pressé et on ne prend pas la peine de bien manger», déplore Mme Roberge.

La cuisine collective permet donc de tenir loin de soi les petits plats déjà préparés qui contiennent, la plupart du temps, une teneur élevée en sodium et en matières grasses.

Pour toutes les classes sociales

«L’idée pourrait aussi bien se transposer dans une famille, on n’a pas besoin d’experts pour cuisiner en groupe», explique la coordonnatrice du regroupement des cuisines collectives de Gatineau (RCCG), Josée Poirier Defoy.

La formation a attiré surtout des mères de familles et des travailleuses. « Nous leur donnons les outils pour qu’ensuite, elles puissent partir chacun de leur côté et former des petits groupes», ajoute-t-elle.

«Traditionnellement, en Outaouais, les cuisines collectives ont été créées pour les plus démunis. C’est l’image que le Regroupement veut briser. Cuisiner en groupe, ça s’adresse à tout le monde, les riches comme les pauvres», conclut Mme Poirier Defoy.